Découverte archéologique
La découverte inédite de fours de potiers gaulois de Saintes
La découverte exceptionnelle et inédite de deux fours de potiers Gaulois à Saintes bouleverse à nouveau les hypothèses sur l'ancienneté de l'oppidum Gaulois des Santons. Ces fours seraient datés selon l'archéologue de l'Inrap Guilhem Landreau de 100 à 50 avant notre ère. L'emplacement de ces fours sans doute en périphérie de l'agglomération protohistorique (en raison de son activité polluante) suggère l'importance de la superficie de l'oppidum Gaulois de Saintes.
Par Romain CHARRIER - Publié le 15 avril 2017
Un des fours de potiers Gaulois mis au jour lors des fouilles
Deux fours de potiers Gaulois
Sur cette parcelle de 500 m² ont été mis au jour les vestiges de deux fours de potiers Gaulois datés grâce au mobilier archéologique de la première moitié du premier siècle avant notre ère (-100 à -50), confirmant l'occupation de l'oppidum de Saintes par les Santons bien avant la création de la ville romaine. Ces deux fours d'orientation nord/sud sont situés sur la périphérie ouest de l'oppidum. Les vents dominants viennent de l'ouest, l'orientation nord/sud des deux fours permet aux foyers de s'abriter du vent permettant aux artisans gaulois de mieux maitriser la cuisson. On y retrouve parfaitement conservé un espace de travail creusé dans la roche calcaire, le foyer, l'alandier, la chambre de chauffe et la base du laboratoire (chambre de cuisson où était entreposé la céramique) de deux mètres de diamètre (grand pour l'époque). Cette découverte est exceptionnelle, de nombreux fours de potiers ont été mis au jour à Saintes, tous datés au plus tôt de la période augusto-tibérienne (post-conquête). Ces deux fours sont bien antérieurs à la conquête romaine, ce qui est inédit à Saintes et rare en Gaule. Plus au sud un puits gaulois a également découvert. Ces deux fours et ce puits devaient faire partie d'un quartier artisanal gaulois dédié à la production de céramique situé en périphérie ouest de l'oppidum en raison de son activité polluante et des risques d'incendie qu'elle pouvait entrainer.
Deux habitats gallo-romains successifs
Sur ce même chantier de fouille, dans la partie sud de la parcelle, deux habitats successifs ont également été identifiés. Le premier habitat est postérieur à l'abandon des deux fours. C'est un habitat "primitif" en matériaux périssables (bois et torchis) datant du début de l'occupation gallo-romaine, époque augusto-tibérienne. Le second habitat est construit sur le premier, en respectant la même orientation des murs. Cette domus (maison bourgeoise antique) est maçonnée de moellons liés au mortier de chaux. Elle date des années 50 de notre ère et perdurera jusqu'en 150, date à laquelle Mediolanum connait un changement important et où le centre urbain se contracte. Cette domus est abandonnée comme l'ensemble des quartiers ouest et nord de la cité au milieu du IIe siècle de notre ère. Le chantier a mis au jour la partie ouest de cette domus, avec un ensemble de murs et de possibles jardins en terrasse au sud donnant une vue imprenable sur le vallon et sur l'amphithéâtre constuit à peine quelques années avant. A l'intérieur du bâti, un sol en béton antique à tuileau a été mis au jour pouvant être interprété comme le sol de la partie thermale de la domus. Les thermes des domus sont souvent dans la partie ouest et le béton à tuileau servait à l'étanchéité des parties consacrées à l'eau. Des fragments d'enduits muraux ont également été identifiés dans cette possible pièce d'eau.
Cette parcelle est en bordure du socle rocheux dominant l'amphithéâtre situé en contre-bas. La domus avec ses jardins en terrasse devait avoir une vue imprenable sur l'édifice de spectacle.
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Article Romain Charrier - 15/04/2017
Fouilles archéologiques sous la responsabilité de Guilhem Landreau de l'Inrap
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